• Hé, dis, toi !
    Tu en ras la patate du danger du nombre croissant de monstres sur le bitume ? Tu veux toi aussi lancer un signal pour sortir de leur slaptitude l'opinion publique et les dirigeants ?

    Eh bien toi aussi, tu sais une fois devenir Flagada !

    Grâce à notre Snul-Kit comprenant une panoplie de Petit Poucet, le manuel à suivre impérativement, des tracts à mettre sur le pare-brise des 4x4 neutralisés et une bonne paire de slashes pour éviter les cloches, tu peux toi aussi faire des promenades noctures que tu viendras nous raconter ici avec toutes les particularités de langage de ton coin de pays, didja en verdomme !

    Tu verras. L'effet est saisissant !

    Snul-Kit Flagadas (minimum 3 personnes), disponible chez tous les marchands de cailloux, dans les bureaux de police et sur http://flagadas.blogg.ooooooooooooorg.


    annicktamere@gmail.com

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  • Notre infographiste a représenté les gammes de consommation des différents types de véhicules à essence (distribués en France) d'un très important constructeur international.
    Malheureusement, il ne sait plus quelle barre correspond à quel type de véhicule. Aide-le en retrouvant les bonnes associations.

    Les types :
    a. Voitures classiques de plus de 4,5m
    b. Voitures classiques entre 4m et 4,5m
    c. Voitures classiques de moins de 4m
    d. Monovolumes de plus de 4,5m
    e. Monovolumes entre 4m et 4,5m
    f. Monovolumes de moins de 4m
    g. 4x4
    h. Sportives

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  • Ce vendredi fut une soirée chargée : j'avais trois soirée de prévues mais les services de l'État m'en ont gracieusement offert une quatrième.

    Rentrant chez moi à vélo après la troisième petite fête, j'en profite pour clasher quelques 4x4 avec de la boue contenue dans mes gourdes. À un moment, deux personnes me surprennent, crient et me courent après. Mais pédales moulinent et je m'échappe.
    Par malheur, quelques rues plus loin, je succombe à la tentation d'un autre pit-bull à roulettes énorme muni d'un pare-buffle et dont le capot m'arrive à hauteur du nombril (et je suis loin d'être un nain). Je suis prêt à repartir quand, soudain, je vois arriver le 4x4 précédent. Les occupants en sortent et m'attrapent. Ce sont ceux qui m'avaient couru après : ils s'étaient lancés à ma recherche.
    Ouf ! Il ne sont pas violents physiquement mais sont énervés. Ils me demandent ce que je fais et pourquoi (questions que chaque flic que je vais croiser me posera). Je leur explique donc que je mets de la boue sur les 4x4 pour signaler ma désapprobation face à leur dangereux usage sur la route, notamment en ville. Ils partent alors dans un discours incompréhensible comme quoi ils sont sans-papiers, que je suis raciste, que le 4x4 que je viens de clasher et à côté duquel ils m'ont retrouvé appartient à un Européen (où est donc mon racisme et comment font-ils pour connaître la couleur de quelqu'un qui n'est pas là ?), etc. Ils appellent la police et une patrouille en voiture arrive quelques minutes plus tard. Il est 4h.
    J'accueille poliment les deux patrouilleurs. L'un d'eux a la quarantaine et est klashkop comme Kojak, l'autre est un jeunot encore un peu acnéique et ressemblant à Eric Deflandre mais en moins bien costaud. Même blabla (ce qui se passe, ce que je fais, pourquoi,…) Vérification d'identité après laquelle "Eric" refuse de me rendre ma carte d'identité que je lui réclame, reconnaissant lui-même commettre une infraction. Je lui demande son matricule et il me dit que je l'aurai (je ne l'ai toujours pas mais j'ai son nom). Je dois vider mes poches et mettre toutes mes affaires dans mon sac à dos. Ils prennent quand même le canif et les deux bics que j'ai sur moi pour des raisons évidentes de sécurité. Les sans-papiers s'en vont. Après une fouille, je suis "invité" à attacher mon vélo à un poteau (les policiers sont des gens polis : ils nous invitent à faire des choses, ils vous disent de les suivre si on veut bien etc. mais je doute qu'on puisse refuser.) Ils saisissent mes gourdes, me menottent avec les mains à l'avant et me font monter à l'arrière de leur voiture. Je me démène pour mettre ma ceinture de sécurité (essayez donc avec les mains attachées) et Eric dit qu'il aurait mieux fallu me menotter à l'arrière, j'aurais été plus tranquille. Il paraît que je suis dispensé de ceinture mais sachez, messieurs les policiers, que je mets ma ceinture par sécurité et non par peur du gendarme.

    Arrivée au commissariat. Je rencontre des gens arrêtés et des flics dont un Flamand qui semble fort amusé par mon histoire (moquerie ou sympathie, je ne sais pas). D'autres flics, par contre, sont moins comiques. Ce doit être comme dans les films avec le gentil et le méchant flic lors d'un interrogatoire.
    On reprend à la voiture pour me mener à l'hôpital. Comme Erik et Kojak semblent perdus, je leur indique le chemin. A l'accueil des urgences, je retrouve des flics vus au commissariat et des gens arrêtés. Ceux-ci me disent que j'ai de la chance d'être menotté à l'avant mais ça leur sert un peu car je peux ainsi leur donner à boire. Lors de mon enregistrement, je demande aux gens de l'accueil d'être témoins qu'Eric refuse de me rendre ma carte d'identité. Ils me disent que, étant de nuit, ils ne peuvent pas être témoins (comprenez : ils ne veulent pas se mêler de ça). En salle d'examen, un médecin me pose des questions médicales, m'ausculte et prend ma tension (j'avais 13, si vous voulez le savoir). En sortant, un de mes anges gardiens de la paix me dit que, ça va, je ne suis pas sur le point de mourir. C'est gentil de commencer à s'en inquiéter : ça fait bientôt une heure que j'ai été interpellé. En allant à la voiture, je revois mon copain flamand et on se fait des coucous de loin.
    Retour au commissariat. Oh, mon copain flic flamand est de nouveau là. On plaisante de nouveau, les autres vont finir par croire qu'on couche ensemble. Ils n'y a plus de place pour moi, je suis transféré ailleurs.
    On passe d'abord relever le numéro de la maison en face de laquelle j'ai été arrêté (une fois de plus, j'ai dû les aider à trouver cette rue qui se situe à 200m du commissariat). En chemin vers l'autre commissariat, Eric me demande si je connais Pierre Truc. Je me demande s'il veut m'éblouir par sa culture en me parlant de ce cinéaste syldave. Je lui dis qui c'est et il me répond "Ah, je croyais que c'était un chanteur belge". On discute de ça et il me dit que Pierre Truc a été arrêté ce même soir complètement soûl et que c'est un chanteur belge. Non, lui dis-je, c'est un cinéaste syldave qui fait des films plutôt intellos. Ah, c'est pas pour moi alors me dit Eric (il me semblait bien). Je réfléchis et je demande si ce n'était pas plutôt Pierre Machin. Apparemment non. En réfléchissant encore, je trouve la solution : il ne s'agissait pas de Pierre Truc mais de Pol Gruc, qui est effectivement chanteur belge (et vous comprenez pourquoi j'ai masqué les noms : je ne veux pas nuire à sa réputation). On discute aussi de Gérard Lanvin qui s'est fait arrêter quelques jours plus tôt dans la même zone de police de Bruxelles Midi.
    Trêve de bavardages, nous arrivons à l'autre commissariat. Je me surprends à tenir la porte d'entrée à Kojak qui me suit (eh oui, je suis poli). A l'intérieur, de nouveau du travail administratif pour lequel je donne un coup de main (apparemment, mes anges gardiens ne connaissent pas les codes postaux des communes de leur zone (les gars, si vous me lisez, Saint-Gilles 1060, Forest 1190 et Anderlecht 1070)). Eric me raconte qu'il s'occupe de lutter contre l'alcool au volant qui fait bien plus de victimes que les 4x4. J'aurais préféré qu'il s'occupe vraiment de ça au lieu de passer la nuit avec un gars pour lequel aucun délit (au sens pénal) ne peut lui être reproché. Je suis "invité" à enlever les chaussures et mon pull et je suis conduit en cellule. Mes affaires sont placées sur une étagère dans le couloir des cellules. J'estime l'heure à 5h45.
    Ma cellule fait environ 1,5m sur 3, sans fenêtre, sans eau, avec une chiotte sans papier et une sonnette avec interphone. Je m'installe sur la couche de béton en utilisant la couverture (qui doit dater des tranchées) comme oreiller. Eh oui, je peux dormir sur à peu près n'importe quoi tant que j'ai quelque chose qui me sert d'oreiller. Je réfléchis au déroulement de la soirée et me demande combien de temps je vais être retenu (maximum 12h, vu que c'est une arrestation administrative). Je m'endors facilement puis on me réveille pour me transférer (je ne sais pourquoi) dans une autre cellule un peu plus grande (3,5m sur 3,5) mais située sous la ventilation, j'ai donc droit au froid et au bruit. En passant, je vois que mes affaires sont toujours sur l'étagère, à disposition de n'importe quel policier. Je déplie la couverture, je prends mon pantalon comme oreiller et je me rendors doucement.

    Le matin, on me réveille pour m'emmener. Je récupère mes chaussures ainsi que mes affaires qui ont été placées dans une armoire métallique qui, il me semble, n'était pas fermée à clé. À nouveau, les flics me demandent ce que j'ai fait et pourquoi et, comme ceux de la garde précédente, ils trouvent ça ridicule (et c'est leur droit). Je suis ramené au premier commissariat, cette fois-ci menotté dans le dos, c'est tintin pour le ceinture. Le trajet est plus court qu'à l'aller : Kojak et Eric devraient apprendre à connaître leur ville. Il parait que le bourgmestre d'Etterbeek a organisé une visite de sa commune pour les recrues venant de Flandre et de Wallonie. Les bourgmestres de la zone Bruxelles Midi pourraient en faire autant.
    Arrivée à 9h30 au commissariat. Un inspecteur reubeu prend ma déposition. Il est bien plus sympa qu'un autre (un "belge de souche") qui vient se mêler de l'affaire. Je lui donne raison sur un petit point et il nous fout la paix. Avec mon pote reubeu, par contre, on plaisante. Comme c'est lui, un policier, qui tape la déposition, ça lui donne un air cocasse. Il me la relit, je fais corriger une partie, il imprime, je signe, je reçois un exemplaire, je vérifie qu'on me rend bien toutes mes affaires (y compris, enfin, ma carte d'identité) et je signe l'inventaire, mes gourdes par contre sont saisies et vont être transmises au parquet.
    Je ressors libre un peu avant 10h, je vais récupérer mon vélo et je rentre chez moi pour dormir.

    Bilan : c'était une expérience intéressante. Mais je me pose des questions. Eric a reconnu commettre (impunément) une infraction en ne me rendant pas ma carte d'identité. Mais ils auraient pu aller plus loin. Ainsi, les six zigotos qui se sont fait arrêter avenue de la Toison d'Or ont dû subir une fouille nus, ce que la police n'a pas le droit de faire de sa propre initiative. Ils auraient pu faire pareil avec moi sans que je puisse apporter aucune preuve. Leur parole contre la mienne. Comme ils ont vu que je connaissais mes droits mais que je n'étais pas un emmerdeur, j'ai peut-être échappé à d'autres infractions policières ou à une détention plus longue.
    La police n'est pas contrôlée sur le terrain (y compris dans les commissariat). Si un policier le veut, il peut mettre une barre de shit dans les affaires de quelqu'un et rien ne permet de prouver cela. Les flics se doivent certainement de suivre une certaine déontologie mais il n'y a aucun moyen de le vérifier car ils sont à la fois juges et partie. Il s'agit d'une zone d'ombre dans un système démocratique et il faudrait y remédier.

    Autre question : pourquoi mes sans-papiers ont-ils appelé la police ? Ils risquaient pourtant bien plus que moi. Ils auraient été mal s'ils avaient dû faire une déposition… Ou alors, pour eux, un 4x4 blinquant est plus important que le risque de rapatriement. Dans quel monde vivons-nous ? Malheureusement dans un monde où les objets sont encore plus précieux aux yeux des gens que leur propre sécurité.

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  • Dans son numéro d'octobre 2004, Science & Vie Junior a pondu un dossier fort instructif (.pdf) sur les dangers des automobiles et des 4x4.

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  • (La réponse est 42...)

    À part ça : prochaine rencontre des Masses Critiques ce vendredi 28 à 18h à la Porte de Namur. Venez nombreuses et nombreux et ne vous souciez pas de la grève de ce jour-là : chaque citoyen a le droit de s'exprimer librement (encore plus s'il a autre chose à dire que les syndicats).

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